lundi 22 mars 2010

DES TOURISTES DANS LE MARAIS

A l'occasion d'un petit weekend prolongé à Paris, il y a lieu de faire du tourisme dans le quartier gay.
N'en déplaise aux clichés, tous les gay(e)s n'habitent pas ces quelques tronçons de rues. La plupart sont en province, et les parisien(e)s en dehors du Marais.
Néanmoins cet endroit concentre toujours une vie et un mode de vie uniques en France. Me voilà donc comme un anthropologue, arpentant ce petit bout du quatrième arrondissement que les journalistes appellent « communauté gay »(lol).
Bien vite je retrouve ma librairie préférée, Les Mots à la Bouche (je la fréquente d'habitude sur internet). Le seul endroit où l'on rencontre des couples de filles.
Oui, dans ce coin de Paname, on trouve tout. La boulangerie est prise d'assaut, on se demande pourquoi. Probablement le dessin de ces petits pains, comment dire, très très masculin?
Flavien pains
Photo de l'auteur. Tous droits réservés.
Mais depuis mon récent déménagement je m'intéresse à la déco. Il y a plusieurs boutiques de référence ici. Un formidable et écologique paravent en pneus réutilisés m'interpelle.

Flavien paravent
Photo de l'auteur. Tous droits réservés.
En prime, paravent pour faire joli au salon, et roue de secours en cas de besoin...
A ce propos, il y a un véritable phénomène dans cette ville. Les deux-roues ont envahi Paris. Les scooters permettent de se faufiler et de rendre la cité un peu plus utilisable.
L'accumulation est impressionnante. Et le bruit?


Flavien motos paris
Photo de l'auteur. Tous droits réservés.
Il faut souffrir pour vivre à Paris!
Dans le quartier on peut aussi se vautrer dans le luxe : Une petite montre à six mille cinq cent Euros, gardée dans une cage noire, dans une boutique noire, mais au design attirant?

Flavien montre
Photo de l'auteur. Tous droits réservés.
Je vais réfléchir encore un peu, il me faudra attendre mon anniversaire...Celui de mes cent dix ans je crois! Ensuite, nous avons vérifié si nous savons encore distinguer les fringues tendance des habits de dandys.

Flavien fringues
Photo de l'auteur. Tous droits réservés.
On dirait qu'il y a moins de boutiques, la crise ou un déclin?
Il nous reste à nous asseoir dans un endroit viril et très gay, en terrasse. Ah! Faire rougir mon chéri en public avec un bisou dans le cou sans se faire insulter! Pendant un instant, je pense que je pourrais vivre ici...
Après je me rappelle que le coup de foudre avec Gabriel a eu lieu à Lyon en pleine rue, lieu hétéro s'il en est. Et puis je me souviens que j'ai rencontré le premier homme de ma vie à La Champmeslé, bar lesbien. Que deviendrais-je sans les hétéros et les filles sensibles?
Je ne peux pas rester ici, je n'ai pas encore renoncé à vivre ma vie de gay en couple au milieu de tout le monde. Mais quand même, j'aime que ce coin de folklore existe.
Et toi, que dirais tu d'habiter le Marais?

vendredi 12 mars 2010

LE MANOIR DU GRAND VAL

Sortie en boîte! Un samedi trop ordinaire il était temps de se mettre au vert, pour une soirée gay au Manoir du grand Val, accessible de Rennes, Nantes ou Angers.
La boîte a ouvert il y a un peu plus d'un an. Au sortir de l'autoroute, on fait Muriel Robin, on se perd un peu (beaucoup) dans le brouillard. Le portable chauffe et on demande son chemin. Les échos de la musique ne nous empêchent pas de comprendre les indications.
Puis en descendant une petite vallée, un halo de lumière nous signale de la vie à gauche de la route. Les grilles et l'allée éclairée nous donnent du Monseigneur, et l'on se gare sur le parking gravillonné, avec les autres.
Murs de pierres, un étang, le parc paysager et un ensemble XV-XVIIIème à se faire pâmer un amateur d'authenticité historique.
On s'attend à un ouvreur perruqué et poudré, mais il a une bonne tête de bear. ( nounours impressionnant en français).
Le caissier a un mot gentil, et une table est chargée de préservatifs et dépliants, un bon point.

Le manoir du Grand Valblog
Site Le Manoir du grand Val
A gauche espace de convivialité et arrière salle, à droite la grande salle avec bar et piste de danse.
Les canapés et fauteuils sont chaleureux mais occupés et nous nous réfugions sur les confortables tabourets du bar. Qu'est-ce qu'on fait de l'accessoire géant ventousé sur le comptoir? Mmmh...
Perchoir idéal pour observer le monde. La clientèle est très variée, de dix neuf à cinquante ans, moyenne d'âge 25 ans, visiblement très LGBT, dont quelques filles. Ça m'évitera l'expérience de la boîte rouge à Montpellier où j'ai failli me faire boxer pour avoir frôlé (sans le chercher) un hétéro mal embouché et insultant (ils sont une minorité comme ça je sais). Gabriel, parfois mauvaise langue, affirme qu'il était mignon et que je ne suis si maladroit que dans ces cas là. C'est archifaux. Heureusement j'ai un physique dissuasif (1m87) ça a passé. Merci mes gènes.
Revenons au Manoir. Les minets côtoient quelques bears et le style bobo se frotte à de vrais basiques, les branchés sont là aussi. Il y a déjà des pantalons fuseaux et les chemises sont rangées dans les pantalons, il y en a qui se rencardent dans le Marais.
Comme toujours l'affluence sur la piste dépend du tube dance qui passe. Certains sur le point de se rassoir se relèvent comme aimantés. Je suppose ce qui se passe dans leur tête : « Oh, non, celui-là je peux pas le louper, il repassera peut-être pas de la soirée, je suis obligé d'y retourner ».
La star ondule, son corps ultra moulé dans un t-shirt DG, et garde sa solitude et ses lunettes de soleil toute la nuit. La folle démontre toutes les possibilités d'un corps masculin aussi souple qu'une contorsionniste chinoise. Comment fait-il pour que ses épaules touchent terre en cadence alors que ses pieds sont au sol et que son joli fessier est collé à son mollet? L'air de rien, il y a du muscle sous cette légèreté.

contorsionnisteblog
Zlata. 2003. par Dierk Andresen sous licence GFDL.
La musique très actuelle que ne désavouerait pas la Fun des grands soirs nous inspire et nous rejoignons la quarantaine de danseurs. On s'éclate sur un parquet de chêne entre des murs en pierre de taille avec niches en ogive, lasers et stroboscope. A 2-3h du mat les minets sont chauds et les barres sont prises d'assaut, on n'ignore plus grand chose des sous vêtements à la mode.
La demi heure techno pure est une respiration bienvenue avant que la pop du moment ne revienne. (Madonna, obligé)
A quatre heures il faut boire à nouveau pour tenir jusqu'au bout du plaisir.
Au départ n'y a plus que deux préservatifs dans l'entrée. Tant mieux. Il n'y a donc que nous à être chastes et purs? Lol.
Le lendemain : douces courbatures et légère euphorie, la soirée a été bonne.
Et toi, c'est quoi ta dernière sortie boîte?
11,5