mardi 27 avril 2010

MARIN D'EAU DOUCE

Nous étions le 25 avril 2010, et la température dépassait les 26 degrés, la brise était caressante.
Quelque part dans le port, mon voilier accostait. Moins qu'un navire de haut bord, il impressionnait plus qu'une coque de noix et son flanc rendait crânement hommage à l'homme de ma vie.
Blanc comme l'innocence, il m'était fidèle dans les plats et la tempête, plus fiable qu'un saint-bernard sur les pentes escarpées.

port Olonna
Photo de l'auteur. Tous droits réservés.
Lorsqu'après avoir longuement chevauché je retrouvai le bois immobile du ponton, mes pas résonnèrent sous ce soleil de mer.
L'Atlantique occupait encore mon esprit par vagues, puis reflua en déposant son écume argentée. Ou était-ce l'amertume du tangage?
Parcourir la ville des hommes me rendit sombre, car seule la lumière des grands horizons aurait pu me libérer. Toi aussi mon frère le pigeon, tu dormais sur ton bord de fenêtre, avant de repartir dans l'azur!


ruelle les sables
Photo de l'auteur. Tous droits réservés.
Irrésistiblement j'étais attiré par le bleu, le moindre mât évoquait le départ...
Mais il était trop tard, et errer comme un marin en peine n'émouvait pas l'horloge, l'heure était à la terre ferme.


horloge de la plage
Photo de l'auteur. Tous droits réservés.
Mes pas pourtant ne voulaient pas quitter le rivage, ils m'emmenaient le long des plages, loin vers le nord. Les vacanciers vaquaient, mataient ou bien nageaient. Certains étaient beaux, d'autres amicaux.

plage Les sables
Photo de l'auteur.Tous droits réservés
Mais rien ne comptait pour moi que l'immensité marine, et la promesse renouvelée par les marées.
Le crépuscule recouvrit la baie et son baiser doré affirma qu'enfin, demain, l'onde me porterait à nouveau.
Quelles îles, quels continents allais-je découvrir ? Pourrais-je embrasser Robinson, rencontrer les cyclopes, être prisonnier sur Lilliputh ? Entre chien et loup, tout était possible.


les sables d'olonne soir
Photo de l'auteur. Tous droits réservés.
Mais des douceurs me ramenaient aux Sables d'Olonne, en ce soir finissant.
Un contact me disait que le bonheur était plus près, à me toucher.
Et main dans la main de mon amoureux, je compris que mon voilier voguait sur l'océan de mon imagination.

mercredi 21 avril 2010

HISTOIRE D'ONCLE ET NIECE

Pendant quatre belles journées, nous avons reçu la mirifique Coralie, juste 22 ans, accessoirement ma nièce.
Le rendez vous à la gare était à 9 heures, je n'ose imaginer à quelle heure elle s'est levée! Pour ma part avant onze heures, en vacances, il fallait me jeter du lit ou prévoir un seau d'eau.
Dans le désordre, nous avons alors fait du shopping, cinéma, sortie en Pub, shopping, soirée crêpes, shopping, restau, bavardages interminables sous la véranda... As tu l'impression qu'une activité revient plusieurs fois?
Ainsi il y a eu du cinéma : As-tu vu l'Arnacoeur, avec l'élégante Vanessa Paradis, et le séduisant Romain Duris? (Selon tes préférences tu peux inverser les qualificatifs). Sinon je te le conseille. Une pointe de passion, une louche de cynisme et un fond d'humour rendent le film excellent. Notre échantillon représentatif de couple gay accompagné de jolie fille a bien aimé.
Quand on s'est bien amusé au cinéma, il est agréable de passer la fin de soirée au Pub. Je te donne un conseil que nous avons suivi: prévoir un Flavien qui peut délirer sans boire, car le retour à la voiture peut s'avérer périlleux. A t-on idée de faire des obstacles gigantesques à enjamber autour d'un parking? des trottoirs, par exemple? C'est là que le Flavien rigolard mais sobre s'avère précieux pour les malheureux qui titubent.
Il rigole moins pour la journée shopping. Au début, frais et pimpant, il entre en conquérant dans les magasins. Il se demande par moment s'il doit entrer là, mais après quelques expériences il comprend : on entre dans toutes les boutiques. Grandes, petites, jeunes, vieilles, l'occasion peut se trouver n'importe où. Plus tard il a droit à une demi-heure pour avaler un plat du jour, et repartir en chasse. Cinq heures après le début de l'activité, il est un pro du shopping à sa façon. Il surmonte son éducation en entrant dans les échoppes sans dire bonjour, repère immédiatement le pouf, fauteuil, ou chaise en face des cabines, et s'y effondre. Puis le défilé commence avec un seul mannequin, et tout le stock du magasin y passe. Il donne son avis impitoyable, il est le désespoir des vendeuses. Il ne veut que le plus beau pour Coralie, et elle le mérite.
Une des vendeuses ajoute un accessoire à chaque refus, et elle n'aime pas qu'il emploie finalement l'expression "sapin de Noël". Au moins, Coralie rit , c'est peut-être le but.
Et la dernière boutique arrive enfin. Entre autres il a aimé lui offrir un chemisier ravissant et compliqué, une robe-tunique "ils vont tous tomber".
Sa mère a enfin une bonne raison de me détester.
Moi je dis : à 22 ans fais ce qu'il te plaît.

mercredi 14 avril 2010

HISTOIRE DE FRERE ET SOEUR

Il y a longtemps, un frère et une soeur étaient très complices. Aux dépens des parents bien sûr, il fallait bien que jeunesse se venge. La soeur n'était pas la dernière à organiser les bêtises.
Puis comme elle était l'aînée elle fut la première à s'engager en médecine. Le cadet lui fit réciter les premières années l'anapath, et autres horreurs destinées à torturer le cerveau des étudiants.
Elle subit quelques cours aberrants, car l'Organisation Mondiale de la Santé croyait encore que l'homosexualité était une maladie mentale nuisible mais incurable. Et peut-être contagieuse pour les enfants, ou les personnes fragiles, qui sait.Son frère, après avoir tenté une voie plus ordinaire comprit qu'il était né comme ça. Pas de chance, mais cela ne nuit pas immédiatement à leur relation. (Il comprit simplement qu'il aimerait mieux faire autre chose que médecine).
Quelques temps après il se réjouit lorsqu'elle trouva enfin l'homme de sa vie. Il fit tout ce qu'il pouvait pour la rassurer sur son choix, car il voyait que l'homme était sincère et amoureux. Il mit sa plus belle lavallière pour le mariage, car il y était en tant que témoin de la mariée. Un très beau jour dans sa vie, il y vint accompagné de son ami.
Il était invité au nid douillet des amoureux, il en était heureux. Le premier enfant arriva. Pour lui qui craignait n'en avoir jamais à lui, c'était merveilleux...d'être le parrain!
Puis la relation se grippa. Il ne fut plus invité que pour un noël décalé, et les communions. Le dialogue devenait froid et distant. Il ne suivit plus que de loin, deux fois, puis une fois par an, la vie de cette famille. On lui dictait les cadeaux à faire, il s'exécutait. Lorsque sa filleule eut dix huit ans rien ne changea. Mais il ne renonçait pas à écrire en faisant attention, les lettres parvenaient aux enfants.
Et la deuxième, Coralie, à dix sept ans, lui répondit. Un dialogue s'instaura. Drôle, elle avait de la répartie, elle était sympa, de mois en mois les lettres s'étoffaient.
Il y avait de nouveau quelqu'un dans cette maison-là qui le réjouissait. Juste avant ses dix huit ans elle lui fit sa première visite, jeune fille. Et d'autres ensuite. Elle venait par périodes de deux ou trois jours. Une vraie amitié s'intensifiait, et il ressentait une douce chaleur à chaque fois qu'il pensait à elle. Ils communiquaient par email, téléphone, puis réseau social et visiophone sur internet.
Elle avait 21 ans lorsqu'elle lui répéta ce qu'elle avait répondu à sa mère quelques jours avant : "Mon oncle et son copain, avec eux je suis bien, c'est tout!"
Ils aimaient rire comme des fous, sortir, partager toutes sortes d'activités.
Pourquoi je te raconte cette histoire?
Parce que quand je l'ai appelé pour ses 22 ans il y a deux semaines, elle m'a confirmé qu'elle arrivait demain. Youpi!

mardi 13 avril 2010

NANTES LA CONTEMPORAINE

A l'extrémité de l'île de Nantes, le futur cœur de ville, il y a des enfants qui jouent dans un parc bien conçu. Et il y a un parc, encore en construction, pour les adultes qui aiment être étonnés. Comme moi. On y voit déjà les "machines".

les machines  à Nantes
Photo de l'auteur
Il y a une continuité étonnante entre le bâtiment et les "machines". Et dans la nacelle il bougeait comme un vrai.
Le long du quai, Daniel Buren a fait des anneaux. Ça change des plots, des dalles, murs ou poteaux à rayures qu'il a fait ailleurs, c'est son œuvre que je préfère. Il y en a sur des centaines de mètres.

anneaux de Buren
Photo de l'auteur.
Evidemment les anneaux sont à rayures. On ne le refait pas, l'artiste. Ils sont fixés en porte à faux, c'était périlleux pour faire la photo précédente. Avec un vent à balancer un Flavien dans l'eau.


anneau de Nantes
Photo de l'auteur.
La rambarde rouillée avec les anneaux gris et blancs, et les bittes d'amarrage, moi je dis bravo. C'est beau.
En revenant à ma voiture, mon sandwich fini, je suis passé voir mon prochain loft (5000m2) :
Cliquer sur la photo pour le TRES GRAND format
La Fabrique
Photo de l'auteur.
Je plaisante, ce n'est qu'un fantasme. Ce qui ne l'est pas, c'est que cet endroit sera bientôt La Fabrique, un lieu de présentation, création et expérimentation artistique. Au fond à droite, il y a déjà des palmiers dans ce hangar immense.
Pour l'instant c'est très créatif (voir mon billet précédent). J'espère que la ville n'oubliera pas qu'il faut laisser des parties inachevées, en friche si l'on veut que l'art s'épanouisse. La confrontation avec Buren et les machines, le blockhaus et cette nef est prometteuse. Continuez.
Deux petites heures de grandes vacances, dans une belle ville. Merci Nantes.

lundi 12 avril 2010

NANTES

Je croyais que Nantes était une ville industrielle avec un port, et qu'il pleuvait tout le temps.
Mais en fait entre midi et deux, Nantes baignait dans le soleil, douce et aimable. Et au retour de mon déplacement professionnel d'une journée je ne peux pas m'empêcher de t'en parler. De l'eau il y en avait. Des bras de fleuve, des canaux, des rivières et autres cours d'eau. Et des ponts par dizaines.


quai de nantes
Photo de l'auteur
C'est bien simple, dans plein d'endroits, les ponts sont si larges que les cours

d'eau sont souterrains, sous les rues, les places et les immeubles. Tu les vois, tu les vois plus. Moi qui autrefois me repérais aux deux fleuves de ma ville, ici je me suis un peu perdu.
Le Château des ducs de Bretagne est l'ultime château de la Loire avant l
'océan. La cathédrale de Nantes s'est fait ravaler la façade, et la Tour Lu l'intérieur. Mais je suis aussi allé dans l'île. Comme la presqu'île de Lyon, mais pas presque, ou comme la Cité à Paris mais en beaucoup plus grand.
Et au bout de l'Ile de Nantes, il y a les anciens
docks, les ateliers de réparation de bateaux, et un géant espace de création. Ou de promenade. Ou de jeux. Ou de chantier. On y sent plein de possibilités, on a déjà envie d'y créer.
Du reste il y avait un artiste de murs. Il
créait un rythme coloré sur un mur peut-être promis à la démolition. Je lui ai fait un peu peur, il se retournait nerveusement à chaque bruit, heureusement mon mobile n'en fait pas. Il m'a vite identifié comme grand type inoffensif. Aucun risque de lui nuire, j'ai flouté la photo. Il peignait avec précision, quatre carrés à la fois au pochoir, et si tu regardes bien tu verras le rythme, c'est un fox-trot, ou un jazz new-orleans des années 30. Pour la première fois sur mon blog tu peux cliquer sur la photo pour le GRAND format:
artiste de mur
Photo de l'auteur
Je n'ai pas osé l'aborder, quand je ne serai plus timide je le ferai. Si tu n'y comprends rien, demandes-moi, je rêve de te faire un billet art contemporain, personne n'y
comprendra rien, mais je serai comblé. En attendant, le mur faisait dix mètres et le peintre avançait à la vitesse de dix mètres par semaine, environ. Si c'est pas un investissement artistique, ça!
Je n'ai qu'un souhait aux
décideurs avant de passer au billet suivant : laissez le mur vivre, ne le démolissez pas. Hélas je crois que le geste du peintre restera éphémère. La suite de Nantes au prochain billet.

mercredi 7 avril 2010

MY OWN LOVE SONG

My own love song est un road movie.
On part sur une de ces interminables routes qui traversent les Etats Unis, à la recherche de soi-même.
Dans ce film, ce sont l'immense Forest Whitaker, acteur exceptionnel, et Renée zellweger (Bridget Jones), qui nous emmènent en plongée dans l'Amérique profonde.

My-Own-Love-Song1
Affiche du film.
Ils rencontreront en chemin Nick Nolte, autre grand acteur, qui campe un truculent musicos . L'aventure est bringuebalante.
Ce sont des blessés de la vie, qui peuvent faire du mal aux autres comme nous le pouvons tous, sans vraiment le vouloir. Ils sont aussi capables du meilleur, comme nous espérons l'être aussi.


my-own-love-song2
Photo du film.
Et si l'on se laisse guider par Olivier Dahan, réalisateur inspiré, on passe devant ce mélo un moment d'émotion, de rire et de douceur. Comme un joli lever de soleil sur La Nouvelle Orléans meurtrie.
Tu l'as compris, j'ai aimé, mon esprit candide a été emporté par ce petit film qu'il faut aller voir avant que les salles à moitié vides le déprogramment. A condition de le regarder avec une totale naïveté. Sinon, il paraît que dans "Le Choc des Titans" il y a un beau gosse.
Bonne toile.

vendredi 2 avril 2010

ALICE AU PAYS DES MERVEILLES

Je me suis décidé à aller voir Alice aux pays des merveilles 3D.
Bientôt il ne sera plus utile de le préciser tant la 3D se propage telle un incendie. Cela commence par la publicité des bonbons Haribo. Voir la salle tendre le bras pour saisir le délice que nous croyons à portée de bouche, c'est ça le régal.
Puis un 18-19ème siècle d'opérette ouvre le film. Quelques flashbacks rappellent que c'est Tim Burton qui réalise. La petite Alice aux grands yeux cernés apparaît furtivement mais elle est déjà revenue de l'envers du miroir. L'histoire de Lewis Caroll est derrière nous.
Consacrons nous à sa suite.
Alice est une jeune femme dont le fiancé aux charmes douteux est filmé à la perfection.
Pour lui échapper elle file dans l'univers du sous-sol, aux couleurs miraculeuses, presque psychédéliques. L'animation est irréprochable, et l'on a quelques jolies surprises comme la tête de la reine de coeur.
ALICE1
Photo du film. La reine de coeur et le chapelier.
Helena Bonham Carter a dû sursauter en se voyant sur l'écran. Johny Depp, égal à lui-même, déguste les dialogues en connaisseur.
La chenille fumeuse est savoureuse, en dépit du fait que sa métamorphose est sous-exploitée. A peine un vague papillon volète t-il à la fin.
On attendra en vain dans cette aventure bien menée, la folie, le non-sens habituels à l'auteur comme au réalisateur. Disney aurait-il aspartamisé la pensée de Burton?

Heureusement il reste le chat, visible et disparaissant, facétieux et surprenant.

ALICE2
Photo du chat. Alice au pays des merveilles, Tim burton.

Évidemment le dragon est terrassé, la bataille est épique, la fin est hollywoodienne à souhait. Un soupçon de féminisme bienvenu, le générique encadré et fleuri défile.
Ca m'a bien changé les idées, et toi, qu'en penses-tu?
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