vendredi 30 septembre 2011

PORNIC EN SEPTEMBRE

J'ai compris que les saisons ont un peu changé par ici. les mois d'avril à juin se sont déplacés de février à mai. Le mois de juillet commence désormais mi-septembre, et août a investi juin. A la place des anciens mois de juillet et d'août, on a mars et octobre. Ce n'est pas clair?
Donc en ce moment, en plein mois de juillet, c'est le moment d'anticiper le weekend et de profiter des 27°C au bord de l'océan. Sinon quand pourrions nous? Pas en été tout de même! Brrrr... 
Vers Pornic la mer, l'océan je veux dire, a la température douce et la vague conquérante. Les petites criques de sable se méritent par une descente dans les rochers digne de la varappe, mais en bas on se croit dans les calanques de Cassis. Peu de monde, surtout un jeudi, et une attitude amicale des autochtones. Ce sera peut-être plus chargé ce weekend. 
En attendant on bronze et on se félicite de pouvoir s’arrêter en juillet, surtout qu'il y a quinze jours, en plein mois d'octobre donc, on a trimé très dur. On fait mieux le break quand on l'a mérité.
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Pornic en septembre livre 1 licence cc
Le paysage est déjà breton, le temps méditerranéen, le spectacle plus chaud que Las Vegas, tout va bien. Hélas aujourd'hui nous avons vu un homme cinquantenaire trèèès bien conservé, trop bien. Un vrai carton rouge. J'en ai des boutons, ou des complexes. 
En venant, on s'est fait arrêter. 
"Veuillez descendre du véhicule, le conducteur". "Mettez les mains sur le capot". "Videz vos poches". "Vous avez des substances illégales, sur vous ou dans le véhicule? Vous en avez consommé?"
Non monsieur l'agent, c'est mon air normal, je n'ai jamais eu besoin de prendre des trucs pour délirer, c'est permanent, c'est dans mes gênes si vous préférez.
"Le passager descend, tenez vous devant le capot pendant que je fouille le véhicule". Ouf il ne démonte pas les garnitures de portes.
"Vous pouvez repartir, bonne journée". (Non, il n'a rien trouvé, mauvaise langue). 
Dans la crique je lis un roman de Foenkinos. Son nom commence en vent chaud et finit comme une de mes passions en allemand, il ne peut être mauvais. J'ai souvent la lecture "insoutenable légèreté". Mais tous les écrivains ne sont ils pas insoutenablement légers?

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Pornic en septembre livre 2 licence cc
Tiens, un personnage qui a mon prénom, dans le roman. "Elle avait toujours aimé ce prénom. C'était élégant et calme comme l'idée qu'elle se faisait des années cinquante." Il m'énerve cet auteur. Quelques pages plus loin il tue le personnage. En fait il avait une dent contre moi mon prénom. 
Le coucher de soleil est sublime, d'autant qu'il n'est pas besoin d'attendre minuit pour en profiter. Il arrive à l'heure du dîner, car le soleil, lui, est resté fidèle à l'ancien calendrier, nous sommes le 29 septembre. Je vois la vague arriver, je sauve la serviette et mon chéri, en revanche Gabriel voit avec un cri de folle légèrement aigu son livre baptisé par l'eau salée.
Une bonne période pour des vacances. Depuis deux ans je découvre les Pays de la Loire et la Bretagne, et franchement c'est beau. On va en profiter jusqu'au bout de la belle saison. 
Ensuite vivement février qu'on puisse recommencer à vivre dehors.

lundi 26 septembre 2011

SUIS-JE GAY?

Je ne suis pas gay
Voilà, je suis désolé pour tous ceux que je déçois, pour ce blog qui va devoir s'arrêter ou changer de nom, mais la science a parlé, je ne suis pas gay. L'appli sur les smartphones a démontré ce qui était invraisemblable refoulé en moi depuis si longtemps. J'aime les femmes. 
Il y a plein de preuves, c'est l'appli qui l'a dit. je suis la plupart du temps négligeant avec ma tenue vestimentaire. Je traîne avec un jean hors du temps, un pull extralarge, j'ose même faire les courses avec. Sans marque en plus. Il faut dire que mes parents ont vraiment désiré un garçon, et ils étaient si contents lorsqu'enfant j'ai démontré des dispositions pour le foot et plusieurs autres sports. 
C'est une telle satisfaction pour moi, aujourd'hui, et un soulagement, de m'avouer et d'avouer au monde que j'aime forcément les femmes. Que j'aime ces silhouettes en goutte d'huile, aux hanches larges et aux épaules étroites. En effet, je l'ignorais mais le fait de m'être battu plusieurs fois, d'avoir pratiqué un sport de combat me range définitivement chez les hétéros. Je me disais bien que n'avoir eu aucune passion pour Dalida était étrange, faire ma toilette en deux minutes dans la salle de bains en chantant fugitivement Maxime le Forestier aurait dû me mettre la puce à l'oreille.  
Je ne dois raffoler en définitive que d'embrasser les filles, sentir ce goût de lait légèrement ranci, pétrir les mamelles qui m'avaient nourri autrefois. Quelque part, je m'en doutais en fait. Je n'ai jamais eu de piercing, pas même à l'oreille à l'époque où c'était un signe de reconnaissance indispensable.

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 suis-je gay? livre 1
 J'ai eu des flirts avec des filles que j'ai ramenées à la maison, je ne sais pas trop ce qui a débloqué ensuite. Mon manque d'enthousiasme lorsqu'on allait trop plus loin n'était donc dû qu'à un blocage incompréhensible.
Au moins mes parents se sont-ils rassurés sur mon orientation sexuelle à ce moment là. Ils n'avaient plus les questions qui les avaient torturés et  les avaient fait me torturer dès que j'ai eu trois-quatre ans. Vraiment je suis soulagé de savoir que mes nausées à l'odeur épouvantable des fruits de mer poilus n'étaient que temporaires. Aussitôt que possible, je vais m'y remettre.
Mes parents qui forment encore aujourd'hui un couple solide n'ont rien à se reprocher malgré leurs déséquilibres : mon père n'était pas très autoritaire, en dehors des moments où il pétait un plomb. Je n'étais pas très proche de ma mère, je me méfiais davantage d'elle. Ce sera une surprise pour eux après toutes ces années. Ce qui est rassurant, c'est que je n'aurai aucun mal à leur annoncer mon authentique hétérosexualité. Je n'ai jamais été timide pour ce genre de choses, ils ont subi ma soi-disant homosexualité dès qu'elle est apparue, ce coté direct est une preuve de plus. Désormais tout sera simple, je vais surmonter mon attitude d'analyse clinique à l'égard des organes génitaux féminins, ils me feront cauchemarder rêver.
Non, la seule chose qui me gène encore, c'est de faire du mal à mon chéri, je me suis tout de même attaché à lui en seize ans, c'est humain y compris pour un vrai hétéro. 
Et je ne sais pas comment lui répondre quand il va traiter ces applications de foutaises racistes. 

jeudi 22 septembre 2011

HOMOPHOBIE CONTEMPORAINE

Je ne saurais mieux dire que Ditom ce qu'il avait à annoncer aujourd'hui :
"A 14 ans, l’amour de ses parents, sa thérapie et de nombreux appels au secours sur twitter ou quelques vidéos postées sur le projet it gets better,  n’auront pas suffi à Jamey Rodemeyer pour sortir du désespoir insufflé par l’homophobie crachée quotidiennement sur son passage par de sales adolescents beaufs se pensant tellement supérieurs....."
J'invite chacun à suivre ce lien maintenant et éventuellement à laisser un commentaire chez lui,  ça existe aussi en France. C'est ici : L'avis de Ditom.

vendredi 16 septembre 2011

ECOLOGIE ET MARIAGE

L'écologie est l'un des thèmes les plus présents en ce moment, et j'aimerais que mon vote soit utile à l'écologie. Or dans les décisions politiques en matière d'écologie tout n'est pas bon à prendre. 
- On nous a imposé des ampoules économie d'énergie, c'était mettre la charrue avant les boeufs. Les nouvelles ampoules sont polluantes à fabriquer, on nous a menti sur leurs qualités lumineuses, leurs durées de vie, et toutes celles qui seront cassées ou mal recyclées libèreront des gaz et du mercure. Ce qui n'était pas le cas des ampoules à filament. 
- On veut nous faire rouler au biocarburant,  mais c'est autant de nourriture qui ne poussera pas dans les champs. A t-on éradiqué la faim dans le monde pour recréer aussitôt après les famines? 
- On prend des mesures en faveur de la voiture électrique, mais encore faudrait-il intégrer la gestion des batteries, la fabrication et le transport de ladite électricité dans le calcul. Le bilan est dans ce cas bien moins flatteur. 
- Certains veulent absolument interdire l'ouverture d'un aéroport moderne à Nantes pour remplacer l'ancien, confondant écologie et retour à l'âge de pierre.



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Ecologie et mariage Photo domaine public
Par contre d'autres directions sont prometteuses. 
- L'isolation des bâtiments est un gisement d'économies et d'écologie très important. Comment peut-on, quarante ans après le premier choc pétrolier, jeter encore les calories par les fenêtres? Il est inadmissible de chauffer encore nos habitations ou bureaux. Il faut isoler à grande échelle.
- On sait aujourd'hui fabriquer des cellules solaires fiables et légères. Il ne devrait plus rouler un véhicule terrestre, marin ou volant, plus exister un ouvrage ou bâtiment qui ne soit recouvert de ces cellules. 
- Il y a sept poubelles dans ma cuisine, mais mon tri des plastiques ne sert à rien, car ma collectivité l'enfouit ou l'incinère. On ferait bien de légiférer sur les emballages plastiques, car les plastiques asphyxient la planète. Les papiers, cartons et composites peuvent en remplacer l'essentiel, il n'y a qu'à voir les étalages des magasins bio.  
Voilà. Muni de mon petit programme, je me mets en quête d'un parti qui reprend ces priorités écologiques. 
Je cherche dans le fouillis des propositions...Je cherche... Je...
Boah, finalement je vais voter pour celui qui accordera l'égalité du mariage aux gays, là au moins on nous propose du concrêt.

dimanche 4 septembre 2011

UN DETAIL SANS IMPORTANCE

Je n'avais pas vu mon cousin depuis mes vingt ans. 
Après la révélation  de mon homosexualité, mes parents m'ont interdit de fréquenter la famille. Il faut avouer que j'avais manqué de tact. Il faudrait faire son coming-out lorsque la maturité rend moins impatient, moins revendicatif. Lorsqu'on est sûr de soi au point de supporter leur silence, leur rejet, leurs protestations comme leurs menaces. Sans parler de leur culpabilité ou de leurs plaintes. 
Lorsqu'ils m'ont expliqué combien ils désaprouvaient mon "choix", j'en ai en effet profité pour leur dire à quel point leur façon de me traiter avait été nulle, et ce depuis mes trois ou quatre ans. Déplacer le sujet a un peu soulagé ma colère. Ils ont nié tout mes souvenirs en bloc, m'ont traité d'affabulateur. Comme si entre trois et douze ans la mémoire n'était pas fiable. Il est vrai que la plupart des anciens enfants battus, abusés ou déracinés de leur foyer ont tendance à avoir honte de ce qu'ils ont subi. Je luttais donc contre une triple honte, et en réalité ne pas chercher à voir les membres de ma famille proche ou lointaine m'arrangeait. 
J'ai passé plusieurs années à retrouver les preuves de tout ce dont je me souvenais. Pas pour faire un procès à mes géniteurs, mais pour confirmer la solidité de ma mémoire. Mieux vaut se baser sur une enfance ruinée que douter de sa santé mentale toute sa vie. Puis le temps a passé. Mes parents sont lentement devenus des êtres pathétiques et déséquilibrés, comme ma soeur.

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 Un détail sans importance livre 1 toile de Franz Marc domaine public
Je les fréquente maintenant davantage, même si parfois leur coté immature m'agace encore. Nous ne parlons plus du passé, mais ils sont toujours dans le déni. Il arrive que ma mère devant des relations explique mon attitude un peu lointaine par une vague ingratitude, un gène égaré de froideur. 
Ils m'ont prié de me joindre aux grandes réunions familiales, ce que j'ai fait. Du coup je revois mon cousin depuis peu, ainsi que ses frères et soeurs. Lorsqu'il a insisté pour que je le rejoigne dernièrement à l'occasion de sa visite chez mes parents, j'ai accepté. Ca s'est bien passé, sa femme et ses deux petites filles (6 et 4 ans) sont adorables. 
Après le repas, et la vaisselle, nous étions, mon cousin, ma mère, et moi dans la cuisine, à prolonger un moment de calme. Il disait à ma mère à quel point il admirait leur restauration de cette maison ancienne. Il y a eu un long silence et à ce moment ma mère a dit "Oui, nous étions plus doués pour la maçonnerie que pour l'éducation". Elle ne regardait aucun de nous deux, mais fixement le mur. Après l'avoir observé avec surprise, mon cousin s'est tourné vers moi d'un air interrogateur. Le silence s'est prolongé, je n'ai rien trouvé à dire, rien de rien, j'avais le cerveau complètement vide. 
Pourquoi maintenant, pourquoi devant mon cousin, et qu'est-ce que je dois faire de ça? 
Gabriel m'a juste dit que c'était incroyable qu'elle ait enfin sorti un truc pareil. Peut-être. 
Ou alors c'est un détail sans importance.