vendredi 30 novembre 2012

LES INVISIBLES

Je n'avais pas envie d'aller voir des invisibles. Les invisibles me fatiguent. Non qu'ils soient toxiques ou agressifs, mais les invisibles sont impalpables, indétectables, incertains, incongrus, et pour tout dire ils me sont indifférents.
Je n'ai jamais été invisible, primo parce que mon mètre quatre-vingt-huit est assez peu discret, et deuzio car plus on est transparent moins on est soi-même.
Mais de quoi parle t-on, dans ce long-métrage de 2012? 
On parle de ces gens, ces hommes et ces femmes qui sont nés différents dans un pays qui ne voulait pas voir de différences. Ils sont nés, ou sont devenus gays bien avant la dépénalisation de la gaytitude en 1981. 
Sébastien Lifshitz en a interviewés plusieurs chez eux ou tout près, pour garder l'intimité.
Comme dans ses films de fiction, sa caméra est ici discrète et complice. Je n'ai pas retenu les innombrables bons mots, les formules-choc et les aveux sensibles qui émaillent les dialogues. Mais la vie vécue par ces septuagénaires et octogénaires mérite toute notre attention et interpelle bien au delà du générique de fin. 

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Plus qu'un documentaire, ce film est le témoignage subjectif d'une génération d'homos des deux sexes qui ont tenté de s'épanouir, se battre ou aimer dans une époque qui ne les aimait pas. Ils nous embarquent dans leurs histoires d'amour, leurs manifs idéalistes, leurs erreurs et leurs convictions aléatoires. 
Ils ont été jeunes, beaux ou pas, cultivés ou modestes, et ont rencontré d'incroyables obstacles ou pertes sur leur chemin.
Ils n'en conservent guère de rancœur et portent sur les jeunes d'aujourd'hui un regard protecteur et lucide. 
Bien que certains aient été médiatisés, ils ne sont pas célèbres. Pourtant franchement je serais heureux d'en rencontrer pour leur demander un autographe, tant on est content de les avoir connus, le temps de la projection.
Il y en a de touchants, ou intéressants, et pas du tout invisibles.

vendredi 2 novembre 2012

POLITIQUE POLITICIENNE

Notre président a déclaré : "Exercer le pouvoir, aujourd'hui, c'est très dur. Il n'y a plus aucune  indulgence, aucun respect. Mais je le savais..."
Cette manière dont les médias traitent les dirigeants français n'est pas nouvelle. Elle date de la fin des années 70, lorsque Giscard puis Mitterand ont libéralisé la presse, avec entre autres la création des radios libres.
François Mitterand puis Jacques Chirac avaient compris qu'il n'existe qu'une seule façon de se protéger: laisser le premier ministre se mettre en avant, et rester au-dessus de la mêlée. Le président français doit se limiter officiellement à la politique étrangère, et changer de premier ministre lorsque les sondages deviennent trop désastreux, ou en raison d'élections.
Depuis quelques années et l'avènement d'internet, il s'y ajoute l'obligation d'un service de communication à l'américaine, et non à la Jospin.
Bon, c'était le prétexte pour dire que je suis vivant et que si je suis sévèrement débordé depuis la rentrée, je n'ai pas l'intention d'abandonner complètement ce blog. Mais quand j'aurai sorti la tête de l'eau il y aura du changement. Changement de plateforme, recentrage de mes posts avec moins de billets pour plus d'unité, utilisation de mon vrai prénom.
Je ferme les commentaires de ce billet, je pense à vous mais je n'aurais même pas le temps de les lire.