mercredi 13 février 2013

EGALITE

Le projet de loi sur l'ouverture du mariage aux couples de même genre avec ou sans enfants a donc été adopté en première lecture. On peut dire que la première marche vers l'égalité a été franchie. Ce ne sera vraiment gagné que lors de l'adoption définitive si d'ici là aucun amendement ne vient obérer la portée du texte. 
La bataille a jusqu'à présent été anormalement rude (plus que dans d'autres pays). Les opposants sont organisés, davantage que les partisans, et la presse n'a pas trop favorisé l'égalité. 
La couverture des deux chaînes d'infos continues de la manif des antis, avec duplex et exagérations, a été étonnante : on savait par eux une semaine avant, qu'un évènement grandiose se déroulerait, et que les deux chaînes le couvriraient largement. le vocabulaire, volontairement tendancieux, de "manif pour tous", a été repris sans recul. 
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Orléans 
Certes les manifs "pro" n'ont groupé qu'environ la moitié de participants des manifs "contre", si l'on ne cumule pas les chiffres des deux dernières et celles de province. Mais on aurait dit, à en croire les médias, que la loi était votée dans la rue, par les seuls manifestants. Les mots ont leur importance, et les journaux n'ont pas choisi les plus favorables. Les termes de mariage homosexuel, mariage gay, ont été choisis par la majorité des médias, qui ont ainsi refusé le terme de "mariage pour tous", pourtant mieux adapté, puisqu'il s'agit de l'ouverture du mariage habituel aux couples de même genre, à tous donc. A l'exception de Libération. 
Les débats ont été grossiers, parfois orduriers, par confusion volontaire plus que par manque d'information. On sait ainsi que même si ce texte fait avancer l'intégration des gays dans la société, il restera beaucoup à faire, dans les cours d'école, les entreprises ou les religions. 

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Paris
On retiendra la pugnacité, la culture et la brillance de Christine Taubira, qui s'est révélée à la hauteur du sujet. Qu'elle ait su tenir un discours digne et cohérent pendant ce nombre d'heures incalculable est remarquable. On peut en effet la comparer au Robert Badinter des années 1980, c'est dire. Avec l'ouverture du mariage, l'homophobie est une maladie qui va reculer dans ce pays, grâce à François Hollande et tous ceux qui soutiennent ce projet. Si tout continue bien.