mardi 23 avril 2013

MERCI

C'est une belle journée que celle qui voit se terminer les discriminations dont les gays de ce pays ont souffert depuis si longtemps. Sur le plan juridique tout au moins. 
Il faut remercier la représentation nationale et chacun des députés et sénateurs qui ont œuvré avec un certain courage et constance pour le vote final qui vient d'avoir lieu. Les gays des deux sexes rejoignent enfin le reste de la communauté des citoyens dans leurs droits et devoirs fondamentaux. 
Merci aussi aux rares médias qui ont refusé de donner à une minorité violente et raciste une place qu'elle ne méritait pas, et qui ne sont pas tombés dans les pièges propagandistes qu'elle leur tendait. Je pense principalement à Tetu et Libération. Merci quand même aux autres qui auraient pu passer sous silence ce débat, ce qui aurait sans doute été le pire. 
On doit être reconnaissant à plus de la moitié de la population française qui par des sondages favorables a soutenu la détermination de ceux qui décident de notre sort. 
Merci infiniment à ce président décrié mais tenace qui n'a pas cédé le symbole de l'adoption davantage que la totalité de ce projet de mariage pour tous aux mâchoires des homophobes de tous poils. François Hollande parachève l'oeuvre que l'autre François, Mitterand, avait débuté en dépénalisant l'homosexualité il y a 31 ans. Sans lui rien ne serait arrivé à terme, et il restera dans l'histoire sociale. Je lui souhaite de redresser  sa popularité à la hauteur de mon estime dans les mois et les années à venir. 
Mais d'expérience on peut dire que les sondages et l'impopularité passent, alors que les actions comme celle-ci restent.
Merci enfin aux nombreux gays et hétéros qui ne se sentaient pas concernés par ce désir de pouvoir se marier, voire qui le méprisaient, mais qui ont néanmoins soutenu ce projet par principe. Nous désirions cette égalité car elle est symbolique de la place des  hommes qui aiment les hommes et des femmes qui aiment les femmes dans la société française. 
Merci enfin à tous les homosexuels des deux sexes, talentueux ou obscurs, qui ont souffert et parfois donné leur vie pour faire exister socialement cette orientation à laquelle on ne peut rien, et dont j'ai connu quelques représentants.
Et pour la première fois depuis mes 17, 12, 5 ans, je ne me sens plus différent, dans le sens de rejeté et de sous-citoyen, alors MERCI.
Maintenant je vous laisse, j'ai un petit rassemblement de joie à honorer en place de Mairie, on va se laisser aller un peu, avant les prides de juin et juillet.

mercredi 10 avril 2013

YESSSSSSSSSSSS

Cette nuit, le sénat a adopté le premier article de la loi ouvrant aux gays le mariage républicain. C'est une bonne surprise. 
Une encore meilleure est que le vote s'est fait sans modification du texte adopté en première lecture à l'assemblée. C'est de très bon augure pour la suite : Si le reste du projet de loi est approuvé de la même manière, la loi sera adoptée directement. Il ne sera pas nécessaire de repasser par l'Assemblée Nationale, et l'essentiel de ce débat douloureux sera derrière nous. Les Anti ne pourront plus opposer qu'un combat d'arrière-garde, voué à l'enlisement comme celui sur le pacs. 
Les premiers mariages entre personnes de même sexe auront lieu dès la fin de la procédure, sauf surprise de dernière minute. Mais je ne vois pas le gouvernement et le Président de la République qui ont porté avec un certain courage ce texte en ralentir la promulgation, ou les décrets d'application. 
Enfin les gays vont être les égaux devant la loi des citoyens ordinaires.
 Au regard des débats et des insultes homophobes qui ont fusé, il est clair que l'intégration des gays dans la société continuera d'être une lutte. Je pense en particulier aux enfants et aux jeunes, ainsi qu'aux personnes agées, confrontés à des parents, une école, ou une maison de retraite homophobes. 
Mais le vote de cette nuit est un message d'optimisme et de tolérance qui nous est adressé par les plus hauts représentants de la nation. 
Et que l'on ait l'intention de se marier, ou non (ce qui est mon cas, pour l'instant au moins), il y a matière à se réjouir.