vendredi 1 novembre 2013

INTEMPORELLE INTIME

Je suis allé pour la énième fois voir son spectacle. Je dois avouer que je suis de cette génération-là, des fondus de la légère, tourmentée et profonde MF.
Pour moi qui ne suis jamais fan que de masculins blonds velus et soyeux, c'est un choc de contempler les trois dernières décennies dans le corps joliment maintenu de la diva crépusculaire.
Comment se fait-il que je sois touché, dans cette salle métallique aux sièges en cuvette de plastique?
C'est que l'athlète a changé. Certes la larme adéquate perle toujours sous les paroles mélancoliques au bon moment, et les petits cris spontanés rythment encore les mélodies envoûtantes de Laurent B. et des autres. 
Mais certaines envolées décomplexées au-dessus ou en-dessous de la note juste, témoignent du fait que la perfection strassée cède à une proximité et une liberté nouvelles. Durant le show elle susurre ses interrogations à propos de cette tournée qui prendra fin, quel vide y aura t-il après? 
Elle ricane, complice, de la technique qui est ce qu'elle est.

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 Les costumes sont merveilleux, je crois qu'on peut les voir chez Matoo. Les danseurs sont parfaits, le décor impressionnant, mais les numéros sont plus doux, les fondus au noir présents et les instants d'intimité multipliés. 
La voilà plus proche et plus humaine des cinq mille personnes qui chantent et bougent, remplissent des ballons blancs et bleus puis les font éclater dans une pétarade de kermesse. La preuve, elle glisse sur des bulles de savon, se rattrape de justesse, un danseur dérape et ça la fait rire et nous avec.
Je ne cite pas son nom de scène car il existe des hordes de passionnés, qui dormaient déjà sous des tentes devant le zénith à une heure où je ne pensais pas encore à elle : je ne veux pas les déranger.
Je suis un piètre fan, mais un heureux spectateur qui se réjouit de mûrir et d'évoluer dans l'ombre lointaine d'une star dont le talent rajeunit.