jeudi 28 août 2014

REVE DE CONSOMMATEUR

Je rêve d'un Engin qui communiquerait en temps réel ou différé, avec texte, son, images, vidéo, ou non, avec des individus ou des groupes tout le temps et partout. Ce serait sans que j'aie l’œil rivé sur un nombre de barres fluctuant selon que je suis dans le train, le métro, à la campagne, chez moi ou en voiture. Il aurait un écran en couleurs que l'on peut lire aussi bien dans son bain que sur la plage, dans une cave ou à la lueur des étoiles. 
Il prendrait des photos et vidéos de la même qualité que mon appareil photo. Je pourrais les projeter sur un mur, ou les envoyer à qui je veux sans qu'elles soient réduites à des timbres-poste, et sans qu'un serveur à l'autre bout de la terre ne les intercepte pour voir s'il reconnaît des gens qu'il pourrait ficher.
Il me permettrait de naviguer sur un internet qui serait alimenté par tous les passionnés qui ont envie de créer un site. Ceux-ci seraient sur pied de manière intuitive en quelques minutes sans aucune connaissance informatique. Pour naviguer dans tous ces sites, commerciaux ou non, j'aurais accès à des moteurs de recherche qui filtrent en fonction de mes intérêts et non des leurs, et qui cherchent à m'aider et non à m'espionner. Personne n'y aurait de monopole.
Seules les autorités pour lesquelles j'ai voté indirectement en mairie auraient le droit de lever mon anonymat, et les sites auxquels je donne mes informations confidentielles s'interdiraient de les revendre.



Je disposerais, sur cet Engin, d'un quota mensuel pour écouter de la musique, lire des livres, voir des fictions, ou des chaînes en direct, sans considération de producteur, de sigles bizarres commençant par drm. Je serais assuré que l'essentiel de mon forfait est versé aux créateurs, et pas à des intermédiaires aussi requins que la grande distribution. Je pourrais stocker moi même les créations que je veux sous licence et les lire sur tous mes appareils, en plus de l'Engin.
Je ne serais pas agressé par des pubs qui recouvrent mon écran sauf avant ou après ce que je regarde, mais jamais pendant. Je sauvegarderais toutes mes données chez des hébergeurs que je pourrais considérer comme des amis sûrs et non comme des pirates sans moralité.
Tous les intermédiaires qui contribueraient à faire fonctionner l'Engin percevraient un pourcentage de mon forfait mensuel, en proportion de leur mérite et non du goulot d'étranglement qu'ils ont eux même organisé. Le tout pour un prix qui resterait raisonnable. Un peu comme les gps actuels, qui rendent de grands services pour un minimum d'emmerdements.
L'engin saurait à quelles informations j'accepte de faire accéder proches, amis, copains, relations ou inconnus et il serait fiable et sécurisé. Tout cela serait considéré par les États comme prioritaire, et protégé efficacement.

Et puis je sors de mon rêve, je regarde la bouse qui vient de se mettre à jour en scratchant tous mes paramètres, notamment de confidentialité. C'est le top du moment et pourtant c'est bourré d'applications qui viennent de retrouver le droit de me pirater sans foi ni loi.
Des fois on devrait rester dans le rêve.

mercredi 18 juin 2014

XENIA

Fausse joie, les filles, il ne s'agit pas de Xena la princesse guerrière, mais de Xenia, film grec de 2014.
Un road-movie à la sensibilité très gay, qui met en scène deux frères en quête d'identité paternelle.
La situation n'est pas simple quand à 16 ans on est de mère albanaise, élevé en Crète, perdu dans une Athènes post-crise et que l'on n'a plus vraiment d'attache familiale. Ce qui sépare une vie normale à l'occidentale de l'existence triste des réfugiés apatride est un morceau de papier qui certifie aux autorités que vous êtes un européen comme les autres. 

Xenia film grec de 2014
Après avoir retrouvé son frère, le jeune se lance donc dans la quête de ses origines, des morceaux épars de son enfance, du papier en question, de sa vie d'adulte,  et d'une vie sentimentale moins dégradante.
Le jeune acteur compose avec finesse un personnage sur le fil de la névrose, attachant et crédible, et le comédien qui joue son frère ne manque pas de charme. Cette toile m'a réconcilié avec ce genre de petits budgets, contrairement à "Ligne d'eau" qui était homophobe et franchement glauque. 

Xenia est un film comme on aimerait en voir souvent, bien fait et émouvant.